En réflexion...

UN GRAND POETE NOUS A QUITTES

On ne dira jamais assez ce que les poètes incarnent et représentent. Surtout si, comme Christian Bobin, ils nous conduisent au cœur de la beauté. C’est ainsi depuis Platon pour lequel la poésie est le seul langage capable de signifier ce que ni les sciences, ni la philosophie ne sauraient dire.

La poésie n’est jamais œuvre de raison, elle ne disserte pas. Sa fonction est de désigner l’indicible, de faire résonner en nous ce qui parle à notre sensibilité, à nos affects, à notre univers secret, à notre intériorité cachée. Poésie qui est toujours musique, celle des mots qui trouvent rythme et qui ouvrent, par pur pouvoir de suggérer, les portes d’un monde nouveau. La poésie est toujours création.

Lisez Bobin. Il nous enchante depuis 30 ans. Bobin si accessible à force d’inventions simples, avec pour seul guide l’intuition qui touche juste et qui sait dire les silences de nos espaces intimes, l’indicible de nos expériences intérieures.

Vient de paraître dans la collection Quarto chez Gallimard Les différentes régions du ciel, un recueil consacré à ses Oeuvres choisies avec plusieurs inédits du poète. Vous y trouverez près de vingt choix offerts dont, entre autre, L’enchantement simple, le Très-Bas, Une petite robe de fête, ou encore Eloge du rien, La nuit du cœur, La plus que vive et Les lettres d’or.

Une vraie découverte.

 L’art du poète, écrit Bobin, est celui du cambrioleur dont les bijoux tombent amoureux.

 

François Gachoud, philosophe

Partager l'article
Share on facebook
Facebook