En réflexion...

SOYONS POETES…CA PEUT CHANGER LA VIE !

Enfant, avez-vous traversé ces moments de joies et de rêves où vos yeux s’enflammaient devant un sapin à Noël ? Avez-vous entendu le refrain de ces contes maintes fois répétés dont vous demandiez qu’on vous les raconte encore et encore ? A ma grand-mère qui savait m’enchanter, je demandais le secret de ses pouvoirs magiques. Et elle me répondait : « La poésie. On reste toujours jeune avec la poésie. Il suffit de se la dire. De se la répéter. Alors elle descend en nous et elle ne nous quitte plus. »

Ma grand-mère avait raison. D’où viennent les étonnants pouvoirs de la poésie ? Vaste question. Mais peut-être est-ce beaucoup plus simple qu’on ne croit. Vous éprouvez un jour une sensation particulière, un sentiment fort devant un visage, un tableau, un coin de terre intime, un reflet du ciel dans l’eau qui fait miroir…Que sais-je ? Et vous essayez de vous le dire avec des mots, des mots qui tentent de correspondre au plus près à ce que vous éprouvez. Pour ces mots, vous cherchez ensuite un rythme, vous leur donnez la couleur d’une image et vous faites passer un souffle, celui qui vous inspire, là, sur le moment. Vous voilà poète sans même le revendiquer. Pourvu que vous le ressentiez ainsi. Et vous le redisiez. Il n’est pas nécessaire de vous estimer moins bon que Ronsard, Hugo ou Baudelaire. Ni de faire des vers de 8 ou 12 pieds. Il suffit de vous enchanter vous-même à l’écoute de cette expérience. Cette poésie, la vôtre, sera source de joie. Car les mots, vos mots, se sont mis à vibrer, à danser dans votre cœur.

La poésie est un langage dont la forme est musicale. Le peintre utilise des couleurs, le musicien des notes. Vous, vous utilisez des mots en cherchant à les mettre en musique, c’est-à-dire à leur donner un rythme. C’est ainsi qu’est née la rime. Et le compte des syllabes. Mais ce n’est pas indispensable. Ce qui est important, c’est ce que vous inventez. Poièsis, en grec, ça voulait dire créer. La poésie, c’est tout simplement ce pouvoir-là, celui d’inventer quelque chose avec des mots qu’on se dit et qu’on aime se redire en les rythmant. Le vers libre fut cette invention-là. Aujourd’hui, les jeunes font du slam. Pourquoi ? Parce qu’ils cherchent une expression poétique. Il y a du rythme dans leurs mots. La chanson aussi, c’est de la poésie, mieux élaborée encore, parce qu’il y a de la musique dans les mots.

Les grands poètes l’ont dit : avec la poésie on peut changer la vie. Rimbaud : « J’ai essayé d’inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues ». Est-ce ambitieux ? Je crois que non. Parce que ça correspond à notre besoin de transfigurer notre regard sur les êtres et les choses, sur le monde et sur la vie. Et quand on transfigure notre regard sur le monde et la vie, on se transfigure soi-même. La poésie a ce pouvoir-là. Aussi procure-t-elle de la joie. La poésie est au fond une invitation au voyage. Le voyage intérieur. Ce que Baudelaire a génialement exprimé quand il invite celle qu’il aime à ce voyage-là :

         Mon enfant, ma sœur,

Songe à la douceur

         D’aller là-bas vivre ensemble !

         Aimer à loisir

         Aimer et mourir

         Au pays qui te ressemble !

Pourtant, me direz-vous, nous aurions quand même besoin d’un guide, d’un conseiller en poésie. Ca tombe bien. Je connais un ami qui vient de publier deux livres. Ils nous donnent des clés pour devenir « poète de notre vie ». Alors, si le cœur vous en dit…

François Gachoud

Jacques de Coulon : Soyez poète de votre vie.                                                                Exercices pratiques de poésie-thérapie.

Les deux livres aux Ed. Payot.

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