REVALORISER LES METIERS DE L’OMBRE
Ils sont applaudis tous les soirs ! Ce que révèle le confinement, c’est d’abord cet hommage rendu à celles et ceux qui sont au front : médecins, infirmières, infirmiers, aides-soignantes et toutes celles et ceux qui, dans l’hôpital, se dévouent sans compter pour sauver des vies. Les sauver d’un virus omniprésent mais invisible et d’autant plus redoutable qu’il est porteur de mort. Cette tâche est bien la plus noble qui soit car c’est la vie elle-même qui est la valeur suprême. Une telle reconnaissance révèle une soudaine prise de conscience qui met en lumière le mérite souvent méconnu des métiers de l’ombre.
Il y a bien des métiers qui demeurent dans l’ombre : les caissières, les nettoyeuses, les livreurs, les éboueurs, les porteurs, les facteurs, les balayeurs, les serveuses et tant d’autres si cachés à nos yeux qu’on les oublie. Ils sont humbles ces métiers-là. Et bien souvent peu ou mal rétribués. Nous avons besoin des « petites mains », dit-on. Et l’on trouve que ça va de soi. Alors on en profite comme si c’était un dû pour notre confort. Prenons-nous vraiment conscience que sans ces métiers-là la société ne fonctionnerait pas ?
Le confinement est devenu un révélateur paradoxal : le virus a le pouvoir de réveiller l’angoisse de la mort. Mais s’il bouleverse ainsi nos vies et va jusqu’à faire vaciller l’économie mondiale, il provoque des prises de conscience porteuses de résilience comme ce coup de projecteur sur les métiers de l’ombre. La pandémie aura bien d’autres effets révélateurs et parfois surprenants. Mais si c’est pour nous faire voir la vie et ses valeurs sous un jour nouveau et positif, elle sera réellement porteuse d’espoirs et de réalisations fructueuses. Il faut y croire et y travailler avec courage. Car le virus, bientôt, sera vaincu.
François Gachoud, Bulle