En réflexion...

SAVOIR RENONCER…ET PERSEVERER!

François Pharisa nous l’a rappelé au journal La Gruyère, dans son éditorial du 5 novembre : « Les jours à venir seront décisifs ». Je crois en effet que nous n’avons plus le choix. Pour une raison majeure et incontestable : il en va de vies humaines à préserver, à sauver ! Et au nom de cette évidence grave, il convient de nous dire comme à l’aube de la première vague : chacun(e), en se préservant lui-même du virus par le respect strict et constant des trois gestes barrière,  préserve les autres. Oui, nous sommes tous appelés à une solidarité sans faille.

Or, la solidarité, dès le confinement levé, nous avons été enclins à l’oublier, pensant que c’était fini, qu’on était libéré de ce satané virus, qu’on pouvait à nouveau renouer les contacts sans restrictions et aller danser, festoyer, se réunir en famille, en groupe, comme avant.

Nous venons de déchanter et durement. Car ce fut l’explosion depuis quelques jours. Les cas de contagions se sont multipliés à une vitesse folle et nos hôpitaux fribourgeois ont battu des records : il n’y a quasi plus aucun lit pour les malades admis aux soins intensifs. Et il y a eu des morts. Fâcheuse surprise ! Alors, nous nous sommes demandés : « Comment cela fut-il possible ? »  La réponse est claire. Comme l’a formulé l’épidémiologue bien connu Didier Pittet : « Ce n’est pas le virus qui s’est propagé, c’est nous qui avons propagé le virus ». Eh oui ! Il faut le reconnaître. La joyeuse bénichon fribourgeoise ne fut pas une bénédiction comme son étymologie le souligne. Il y a eu des contagions multipliées sans même que leurs auteurs en prennent conscience.

Dès lors que faire ? Persévérer, ne plus recommencer les relâchements, savoir renoncer à nos désirs légitimes de contacts rapprochés ! Sans quoi le virus reviendra. C’est éprouvant pour tous, mais si nous comprenons vraiment que sacrifier une part de nos désirs de retrouver la vie comme avant portera ses fruits, si nous comprenons que ce qui coûte à chacun(e)protège les autres, que la solidarité est une vertu libératrice, nous pourrons enfin dire : « C’est notre victoire ! »

 

François Gachoud, philosophe

 

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