SAUVER L’UKRAINE DU DESASTRE
Tout a commencé par notre sidération. Le matin du 24 février nous n’avions jamais été aussi sonnés depuis 1945. Le déluge de feu sur l’Ukraine avait commencé. Parce que Poutine, désormais dictateur inflexible, l’avait décidé. Au nom de quoi ? D’un rêve ! Le rêve d’un empire tsariste révolu. Mais ce rêve-là, c’est devenu la réalité tragique d’un désastre.
Pourtant, ce fut, très vite après les sanctions décidées, la formidable mobilisation solidaire des Suisses. Ils ont écouté leur cœur : plus de 50 millions récoltés en quelques heures ! Du jamais vu. C’est notre réponse. Nous ne pouvons rien contre l’envahisseur. Mais nous pouvons accueillir les Ukrainiens sans condition. C’est aussi notre réponse.
Et cette réponse-là, surtout ne pas la considérer comme inefficace. Notre générosité ne sera pas vaine. Elle nourrit déjà le moral et le courage des Ukrainiens : ils résistent !
La résistance d’un peuple est une arme morale à prendre très au sérieux. Car contre cette arme-là – souvenons-nous – la plus puissante armée du monde, celle des Etats-Unis au Vietnam, a fini par abandonner.
Une des grandes leçons de l’histoire, c’est qu’un envahisseur, aussi puissant soit-il, ne peut contraindre l’âme d’un peuple à céder, à se soumettre, à capituler. Les Ukrainiens se battront sans doute jusqu’au bout. Ils ont besoin de notre soutien inconditionnel.
Poutine va conquérir un territoire, mais il ne soumettra pas l’âme d’une nation par la force. Les Ukrainiens se relèveront, même au prix de souffrances sans nom. Aidons-les jusqu’au bout!
Poutine est et sera intraitable. Peu importe pour lui les destructions et le nombre de morts. Raison pour laquelle seule la ferme détermination du président Zelensky et la poursuite de sanctions efficaces contre la Russie pourra le faire reculer. Poutine ne connaît que le langage de la force. Il faut donc que l’Europe unie avec les Ukrainiens se montre aussi intraitable que lui.
François Gachoud, philosophe
