LES CAMPS GRECS DU DESESPOIR
A Lesbos, la situation empire. Le porte-parole du gouvernement Stelos Petsas prétend que les incendies au camp de Moria ont été « le fait de migrants pyromanes » visant de pouvoir ainsi quitter l’enfer de l’île. Mais Aurélie Ponthieu, responsable à « Médecins sans frontières » estime que « le fait de ne pouvoir s’enfuir nourrit l’entreprise de déshumanisation de Lesbos ». En clair, tout espoir d’un avenir humainement digne s’effondre.
A Chios, 3.500 migrants vivent entassés dans un camp d’une capacité de moins de mille personnes et, deux jours après l’incendie de Moria à Lesbos, des migrants mineurs ont mis en vain le feu à leurs tentes pour le même motif. Ces camps sont devenus des prisons. Il est impossible de s’évader !
L’Europe donne le change, mais elle reste inflexible. Son programme de dissuasion d’immigrer passe avant la santé et la vie de ces personnes. Ce n’est pas en accueillant quelques dizaines de jeunes de ces camps en Allemagne, en France…dont 20 en Suisse, qu’on lèvera cette épouvantable impasse. Pourtant, Mary Wenker, fondatrice d’une ONG humanitaire et qui connaît bien les camps grecs, ironise – et elle vise juste – pour bien montrer l’attitude lâche, hypocrite, des Etats européens : « Si chaque ville ou village suisse accueillait 6 personnes, on pourrait vider le camp de Moria » ! Rien n’est impossible. On peut sauver ces gens.
François Gachoud