IMPOSER LE VACCIN AU PERSONNEL SOIGNANT
Reconnaître que le vaccin est indispensable pour le personnel soignant devrait aller de soi. Pourquoi soutenir le contraire ? Car il paraît tout de même évident que la protection des malades qu’on soigne implique de ne pas leur communiquer un virus dont on sait qu’il peut être mortel.
Or, on constate le contraire : un pourcentage non négligeable du personnel soignant refuse le vaccin en Suisse, même dans les EMS où 20% des plus de 80 ans ne sont pas immunisés. Alain Berset a dénoncé cette attitude : « Cela ne devrait pas être autorisé ».
Il y a de quoi s’interroger. Je crois en effet que nous vivons une époque où la liberté personnelle passe avant une obligation morale qui devrait aller de soi. Une époque où le droit individuel devenu sacro-saint passe avant le devoir. Devoir de réaliser que le métier de soignant(e) implique la protection d’autrui. Donc le vaccin. Cela porte un nom : la responsabilité. La morale altruiste est-elle encore une évidence fondatrice de notre vivre ensemble ? Une morale où « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse à toi » va de soi? L’empathie, la compassion a-t-elle encore un sens reconnu par tous ?
Il semble que non. Le Dr. Vaudois Blaise Genton déclare : « Même si la vaccination devenait obligatoire, on ne peut forcer personne à se faire vacciner ». (Voir Lib.du 6.7 p.3.) Il y a hélas toujours des raisons de justifier que penser à soi avant autrui ne souffre aucune exception ! Comme cet infirmier qui a refusé le vaccin. Mais pour pouvoir partir en vacances à l’étranger, il s’est empressé de se faire vacciner.
« C’est mon droit. Je ne permets pas à quiconque de m’imposer quoi que ce soit ! » Est-ce donc ça qu’on entendra bientôt partout ?
La Liberté du 10.07.2021 François Gachoud, philosophe, Bulle