ÉDITIONS LA SOURCE VIVE, COLLECTION "Philo/Sagesse", 224 p. 2016
Extrait de la préface de Roger-Pol Droit, philosophe et chroniqueur au « Monde »
Commencer à s’interroger, en compagnie de François Gachoud, sur l’existence, le doute, la connaissance, la recherche du bonheur, le sens de l’infini, le temps et l’éternité, le mal, la beauté, l’amour, la mort… c’est comme cheminer sur des sentiers d’altitude. L’air est vif, les perspectives différentes de ce qu’on a l’habitude de voir dans la vallée. Chemin faisant, on croise Aristote ou Sartre, Montaigne ou Pascal, Augustin ou Arendt. Mais ils ne font pas de manières. Ce sont des marcheurs comme nous, même s’ils ont, souvent, le pas plus rapide ou le souffle plus long.
Ce n’est pas par hasard que viennent ces images de vertige, de marche en altitude, de souffle et d’endurance. François Gachoud, professeur de philosophie, essayiste, écrivain, a passé une partie de sa vie à arpenter les Alpes. Et il sait d’expérience que la marche au bord du vertige a un lien direct avec la quête interminable de la sagesse, comme le montre son livre Sagesse de la montagne, une expérience intérieure
Ce qu’a compris François Gachoud, c’est que la philosophie s’ancre dans une expérience à la fois corporelle, émotive et intellectuelle. Notre condition est d’être mortel, animal parlant et pensant, bipède marchant, vivant intelligent, taraudé par le souci de l’infini et le désir de savoir et confronté à l’inconnaissable. Voilà ce que nomme le vertige. La pratique de la philosophie consiste à s’entrainer à son exploration. François Gachoud, dans cet exercice, est un guide sûr.
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