En réflexion...

SAVONS-NOUS ENCORE NOUS ETONNER ?

Savons-nous encore nous étonner en changeant notre regard sur la vie, sur le monde, sur les êtres que nous côtoyons ?

Savons-nous encore nous étonner en prenant le temps de nous arrêter, en rompant le rythme ?

Savons-nous nous étonner de tout ce que la vie nous a donné ? Du visage de nos parents penché sur le nôtre avec toute l’attention et l’amour transmis, tout le soin et la peine consentis au long de tant d’années ?

Savons-nous nous étonner qu’il n’y a pas deux vies humaines semblables sur la terre et que nous sommes, chacun pour nous-même, absolument uniques et irremplaçables ?

Savons-nous nous étonner que nous habitons une petite planète bleue dont le cœur bat au milieu d’un essaim d’étoiles qui filent à grande vitesse vers l’infini qui nous échappe et nous dépasse à la fois ?

Savons-nous nous étonner que nous soyons à la frontière de la matière et de l’esprit et que, faits de chair et de sang, nous soyons aussi cette conscience intime capable de penser et de formuler librement le sens et la trajectoire de nos vies?

Savons-nous nous étonner de la beauté de l’univers, beauté visible de la fleur qui palpite au vent, des montagnes blanches qui se dressent dans la lumière du matin ; de la beauté invisible de notre âme qui respire dans le silence intérieur, de la beauté des élans de notre cœur qui court sur la portée indicible des joies éprouvées ?

Savons-nous nous étonner de tout ce qui nous donne d’aimer ? D’aimer dans le regard admiratif de la femme pour celui qu’elle choisit, dans le regard ébloui de l’homme pour la beauté de celle qu’il chérit, dans le regard des compagnes et compagnons qui font route ensemble ; d’aimer dans le regard de compassion éprouvée pour celles et ceux qui souffrent et dans celui, bienveillant, que nous pouvons offrir à celles et ceux que nous rencontrons et qui croisent notre chemin…

Savons-nous nous étonner des liens fidèles de nos amitiés, de la joie transparente du partage qu’elles prodiguent, de l’appui généreux qu’elles promettent quand nous traversons des jours sombres ?

Savons-nous nous étonner de ce que nous recevons des autres sans même y penser parce que nous l’oublions ou croyons que cela va de soi ?

Savons–nous nous étonner de notre propre faculté d’étonnement, de cette capacité toujours disponible de nous interroger sur tout, avec la fraîcheur du regard des enfants qui s’étonnent de tout parce que pour eux tout est neuf mais en même temps si plein de mystère ?

Le privilège de l’étonnement, c’est qu’il ne nécessite aucune recette pour l’éprouver. Et que tout le monde peut en apprendre les vertus. Il suffit que nous décollions un peu de nos certitudes toutes faites, de nos habitudes répétitives, de nos rythmes de vie trop effrénés et que nous sachions nous ouvrir à tout redécouvrir avec le regard du premier jour sur nous-même, sur le monde et sur les autres. Oui, les autres, car ils sont bien plus proches de nous que nous le pensons.

Les fêtes de fin d’année n’en sont-elles pas une heureuse occasion?

François Gachoud

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